La crise économique qui frappe la Grèce conduit à des taux de chômage record en particulier dans les grands centres urbains. Des très nombreux jeunes sont amenés à choisir le départ, soit vers des pays étrangers, soit vers la campagne. Mais parfois le retour au pays de jeunes – souvent éduqués – permet l’émergence de nouveaux métiers et de nouvelles activités, dont le caractère s’ancre dans les traditions locales. On voit ainsi ressurgir un développement économique dont les caractéristiques sont la proximité et la durabilité. Les Amis de Paros sont attentifs à ces évolutions car le renforcement d’une nouvelle couche d’entrepreneurs constitue une des conditions pour assurer le développement durable de Paros.
Nous avons eu l’occasion de parler dans notre précédant numéro des jeunes entrepreneurs qui se sont lancés dans la fabrication d’une bière locale («56 Isl es») ou dans la création d’une nouvelle gamme de pâtes inspirée de la tradition locale («Parian Zymaraki»). Ces nouvelles activités accompagnent d’autres, notamment dans le domaine de l’agriculture, que nous avons eu dans le passé de mettre en exergue. Notre association a en effet honoré les jeunes agriculteurs en 2010 qui ont le courage de développer des cultures agricoles sur des «nouveaux» terrains agricoles qui avaient été abandonnés suite à l’exode des années 1960. Leurs activités permettent aux habitants mais aussi aux restaurants à consommer des produits locaux de qualité, souvent biologiques, favorisant ainsi la captation sur l’île du revenu issu du tourisme et la création d’emploi. Ce faisant ces nouveaux jeunes agriculteurs préservent l’environnement, entretiennent le paysage agricole de l’île, un des atouts pour le tourisme durable.
Parmi ces jeunes agriculteurs l’exemple d’Arsenis Loukis est à part. Arsenis a réussi à développer sur des centaines d’arrhes la culture de fruits et légumes mais aussi à expérimenter la culture de nouveaux produits comme la grenade. Enfin, il a réussi à créer un créneau de distribution pour ses produits, et pour d’autres produits de qualité grecs, y compris les mangues de Paros, en concevant un très joli magasin, selon les meilleurs principes des magasins «delicatessen».
Ces réalisations ne sont pas allées sans mal car les jeunes entrepreneurs en Grèce pâtissent d’un chemin semé d’embuches et d’une absence notoire d’aides publics. En outre, les organisations professionnelles ne sont pas toujours au rendez-vous. Malgré ces difficultés nombreux sont les jeunes entrepreneurs qui se lancent avec enthousiasme dans des activités innovantes dans tous les domaines où Paros et son environnement cycladique offrent une opportunité que ça soit dans le domaine des services, de la restauration, ou encore dans celui du développement de cultures inconnues ou abandonnées (à titre d’exemple nous rendons compte plus bas de quelques cas que nous connaissons et qui méritent d’être soulignés, sans épuise le sujet).
Tous ces jeunes entrepreneurs sont représentatifs d’une nouvelle couche d’entrepreneurs qui allient tradition et modernité dans une perspective de développement durable. Les Amis de Paros continueront à soutenir leurs efforts, car ils œuvrent dans la crise, et malgré elle, à l’émergence d’un monde tel que nous le souhaitons aussi. Nous saluons ici leur ténacité, leur persévérance et leurs efforts. Ils représentent l’avenir économique de l’île.
Jason Ghikas a une formation et une expérience acquises en particulier hors de Grèce en tant que de capitaine de bateau. Polyglotte, cultivé, il a ouvert avec son épouse un restaurant sis sur la place centrale de Parikia qui reste ouvert la quasi-totalité de l’année. D’un excellent rapport qualité prix, ce restaurant sert des plats traditionnels mais innovants.
Angelos Pitsikalis et Elisabeth Bogiadzi se sont lancés dans le métier de la production de miel, alors que le premier a une expérience bancaire et la seconde est diplômée de l’école de Polytechnique. Ils produisent maintenant dans leur endroit entre Lefkes et Kostos plusieurs tonnes de miel, ainsi que d’autres produits qui en sont dérivés, y compris des cosmétiques. La qualité de leurs produits -ils ont été primés pour leur travail- leur permet de les écouler auprès de dizaines de milliers de touristes chaque année à Paros.
Alkis Downward est lui sur les hauteurs de Naousa où il cultive lui-même surtout du câpre. Pourtant rien ne le prédestinait a priori à cette activité : formé en Science Politiques (Washington), il se spécialise dans l’économie agricole au MAICH de Chania (Centre Méditerranéen Universitaire et de Recherche financé à travers l’initiative communautaire INTEREG) puis à l’Ecole Agricole Américaine de Thessalonique. Par la suite, il s’installe et travaille à Naoussa développant des produits agricoles qui connaissent un sont appréciés grâce à leur qualité mais aussi grâce à un bel emballage.
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