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Par Nikos Chrysogelos (ex eurodéputé & ex conseiller de la région de la mer d’Égée du Sud)
et Nicolas Stephanou (entrepreneur en informatique)
Les enjeux des communautés ne peuvent être tous noirs ou tous blancs. Par exemple, nous pouvons rejeter une proposition, mais cela ne signifie pas que nous devons maintenir une situation. Si elle ne répond plus aux besoins et aux valeurs de la société, il est possible de choisir une meilleure, dans l’intérêt de la communauté locale et de l’environnement. C’est le cas, par exemple, en ce qui concerne les éoliennes à Paros ou ailleurs.
Les communautés doivent discuter démocratiquement et avec des arguments, des différentes options disponibles et chercher les plus bénéfiques pour la société et l’environnement, pour celle qui rassemble le consensus le plus large et aborde les grands problèmes environnementaux et climatiques existants. Nous devons faire attention lorsque nous rejetons une option de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain.
Dans l’atmosphère passionnée du moment sur Paros où toute opinion même légèrement différenciée est considérée comme «déloyale», une position différente à la fois du projet proposé et de la position prédominante qui est simplement un court “non aux éoliennes” est difficile à entendre, encore plus à comprendre.
Il est certain néanmoins que la mobilisation de masse réussie sur Paros est nécessaire pour empêcher ce projet d’investissement (inacceptable!) de parcs éoliens. Cependant, l’opposition à ce plan ne devrait pas aller de pair avec le maintien de la situation actuelle tout autant inacceptable, où l’énergie nécessaire à Paros est produite par des ressources «polluantes» non-renouvelables telles que le pétrole. La conséquence est problématique et évidente: pollution de l’environnement et contribution au changement climatique. En outre, l’importation de pétrole pèse sur le budget de l’État et sur l’économie des ménages et du pays. Par conséquent, nous avons besoin d’une véritable planification alternative pour un développement durable, qui définirait la place de Paros dans le nouveau paysage énergétique et sa participation à la réduction des émissions de CO2 qui changent, comme tout le monde le sait à présent, rapidement le climat.
Pourquoi est-ce que nous disons «non au projet proposé» ? Le projet proposé est avant tout provocant car il est inconcevable que certaines personnes puissent penser que de tels projets, avec un impact si important sur le paysage et l’environnement, peuvent être mis en œuvre dans un État membre de l’UE sans transparence ni participation du public dans la prise de décision. L’obligation de suivre des procédures garantissant que tout projet susceptible d’affecter l’environnement fasse l’objet de consultations à un stade précoce, non pas lorsque les projets sont décidés, existe depuis plusieurs années au niveau européen.
Alors que la transition vers un modèle énergétique différant est nécessaire pour des raisons environnementales et économiques, la manière dont les sources d’énergie renouvelables sont promues devrait tenir compte du fait que les communautés locales n’ont pas à dire un simple oui ou non. Elles doivent être celles qui détiennent la pleine propriété ou un pourcentage important des investissements dans les SER, qui décident de l’étendue et de la localisation des projets, qui bénéficient environnementalement et économiquement du changement de modèle énergétique. Dans le modèle énergétique dominant, l’énergie était produite par de grandes entreprises qui ont bénéficié de tous les profits, mais la nouvelle «révolution énergétique» vise à ramener la production d’énergie dans les communautés (énergie communautaire) et à se baser exclusivement sur des sources renouvelables. Il convient de noter que les destinations touristiques qui suivent ce modèle voient leur produit touristique se revaloriser et gagnent en visibilité sur les marchés touristiques les plus privilégiés.
Le projet proposé ne respecte pas ces options fondamentales. Mais de rejeter globalement la nécessité de promouvoir les sources d’énergie renouvelables suite à une information biaisée ignorant la nécessité d’une transition énergétique vers les sources d’énergie renouvelables en raison du changement climatique, est une politique maintenue par le gouvernement actuel, tout autant inacceptable que les précédents.
Nous critiquons le projet d’investissement proposé, mais pas avec de faux arguments non-scientifiques, qui nous exposent au ridicule, comme cette théorie conspirationniste sur la «croissance verte», la prétendue inefficacité de l’éolien et en général des énergies renouvelables pour remplacer les combustibles fossiles, les prétendus effets sur la santé, etc… Nous devons nous rendre compte que tous les pays de l’Accord de Paris sur le climat (2015) se sont engagés à abandonner complètement l’utilisation des combustibles fossiles d’ici 2050. Des pays comme l’Allemagne, l’Écosse, la Norvège, le Danemark ont déjà montré leurs projets, et le nôtre est tenu de le faire.
Lorsque la question avait été discutée la première fois au Conseil Régional de l’Égée-Méridionale, Nikos Chrysogelos (alors Conseiller de la Région avec le groupe “Eco Anemos” et eurodéputé) avait soumis un projet de résolution “pour le rejet de cet investissement”, qui a été approuvé. Mais la décision était accompagnée d’une proposition positive demandant à la Région et aux communautés locales de prendre des initiatives pour la promotion de modèles de coopérative énergétique pour la promotion des énergies renouvelables dans les îles, au bénéfice des communautés insulaires et de l’environnement.
Il est bien évident que la communauté locale n’acceptera pas une mauvaise étude technique définissant la «capacité de charge» de Paros à 100 éoliennes, sans tenir compte de l’échelle et des spécificités culturelles et environnementales des Cyclades. Le modèle énergétique de Paros et de la mer Égée méridionale doit être développé de manière participative, en tenant compte des développements scientifiques et technologiques et des engagements que nous avons en tant que société de protéger l’environnement pour nos enfants. N’oublions pas que les îles sont particulièrement vulnérables aux impacts du changement climatique.
Les gens sont en colère et négatifs et c’est compréhensible, mais la colère doit être transformée en un choix conscient d’un modèle énergétique différent. À un moment donné il y aura des pourparlers avec les parties adverses et ils nous parleront certainement de la nécessité des investissements, des engagements pour réduire les émissions de dioxyde de carbone, du potentiel éolien très important des Cyclades et des compensations financières. Alors un simple “non aux éoliennes” ne pourra pas faire figure de discours crédible! Nous devons développer notre propre vision et notre propre plan alternatif. Que devraient-ils être?
Notre vision peut comprendre au lieu de projets comme le plan “Copelouzos / ENEL” proposé pour les îles d’Andros, Tinos, Paros et Naxos, un plan différent où les communautés locales sont les vedettes. Nous proposons la création d’une « société participative de Production d’Énergie Verte » démocratiquement organisée (coopérative d’énergie, comme les 2.500 existant actuellement dans l’Union Européenne et les milliers d’autres aux USA), constituée de membres/citoyens et éventuellement en coopération avec la Région, des municipalités, des organismes d’affaires, sociaux et environnementaux, des chambres de commerce, des syndicats, des travailleurs du chantier naval NEORIO de Syros, d’opérateurs touristiques, d’entreprises privées … Une telle entreprise collaborative/coopérative peut promouvoir l’investissement dans les énergies renouvelables (énergie éolienne, solaire, biomasse, géothermie basse enthalpie, houlomotrice, etc.) sur Paros. Un tel modèle peut aider les îles à se sevrer des combustibles fossiles (pétrole) et à conserver les avantages économiques pour les communautés locales.
Ces modèles ne peuvent pas être contrôlés par quelques-uns qui accumuleraient les actions, mais plutôt veillent à ce qu’ils restent sous le contrôle des collectivités locales qui stimuleront l’investissement, en tenant compte de l’environnement local, des besoins de la société et des efforts pour protéger le climat.
Nous sommes prêts à aider la société Parienne à s’orienter vers cette direction en développant les compétences européennes.
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