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Lorsqu’un inconnu a un projet qui se déroule sur votre territoire et consiste à labourer des kilomètres de routes dans des zones de nature vierge puis d’ériger des sortes de bêtes géantes qui seront visibles de partout, il est normal de le vivre comme un viol. Et c’est un peu comme ça que nous vivons l’installation annoncée de 22 éoliennes à Paros par des inconnus et à notre insu, sans que nous ayons compris à quoi elles peuvent servir à part qu’elles sont une bonne affaire pour leurs initiateurs. Il n’en faut pas plus pour que nous nous retournions contre les énergies renouvelables en général !
Les Pariens résistent, plus intensément qu’ailleurs, à l’instigation du comité municipal contre les éoliennes qui a fait un très bon travail. Nous n’avons pas vu une telle mobilisation d’énergie sociale depuis longtemps.
Néanmoins, pour conserver ce momentum, nous ne devons pas perdre de vue les deux évidences suivante :
- Le réchauffement climatique est indéniable et la plupart des scientifiques du climat conviennent qu’il est causé par les émissions de combustibles fossiles qui aggravent l’effet de serre. L’objectif fixé par la communauté internationale pour éviter les impacts désastreux est de limiter le réchauffement climatique à 2° C.
- Pour y parvenir nous devons produire 100% d’énergie renouvelable le plus rapidement possible. Incidemment cette transition énergétique est en train de décentraliser le modèle de production ce qui peut être en soit une démocratisation de l’énergie en créant les conditions d’une révolution des relations sociales où les communautés locales s’approprient leur énergie et reconstruisent leur résilience.
Le hic est que 2 mythes bizarres se sont bien ancrés à Paros et ailleurs, nourris par une désinformation par des blogs anonymes et même par des colloques organisés sur l’île. Le 1er mythe dit que les SER, à cause de leur caractère intermittent, ne seront jamais en mesure de remplacer les combustibles fossiles. Le 2ème qui est une conséquence du 1er, dit que les SER ne sont qu’une fraude créée pour donner des opportunités à la grande finance. Tous les deux présument d’une gigantesque conspiration globale et risquent de détruire la crédibilité des opposants au projet d’installation d’éoliennes.
Malencontreusement ce sont ces deux mythes qui bloquent les communautés locales sur l’opportunité des coopératives énergétiques citoyennes. Alors qu’il y en a plus de 2.500 dans l’UE, en Grèce il n’y en a couramment qu’une seule. L’avantage des coopératives citoyennes locales est qu’elles ont connaissance du métabolisme spatiale de leur territoire et sont en mesure de concilier le développement local avec la protection des écosystèmes, la cohésion sociale et l’intérêt économique local. C’est l’approche ascendante (bottom up). Si elle n’est pas enclenchée, l’état Grec étant en faillite, le champ sera laissé entièrement libre à l’approche inverse, celle des investisseurs institutionnels qui ont seulement connaissance de l’optimisation de leurs profits. Et ceci ne concerne pas seulement l’énergie mais tous les secteurs de l’économie.
Dans ce contexte et dans le cadre des actions visant à stopper le projet d’installation d’éoliennes, les Amis de Paros se proposent d’organiser un forum-discussion ayant pour thème «Exemples de coopératives énergétiques citoyennes et de communautés énergétiques», le samedi 2 décembre.
Nicolas Stéphanou
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