Le projet de transformer l’aéroport de Paros en aéroport international semble se concrétiser et a reçu récemment l’aval du ministre titulaire. Le projet est entré dans la phase de concours publics pour la maîtrise d’œuvre.
Nous avions requis auprès du ministère des Infrastructures en décembre dernier une copie des études d’impact environnementaux. Nous ne les avons finalement reçus que récemment, un jour après la signature finale par le ministre ! Nous sommes couramment entrain de les évaluer et nous y reviendrons. Nous les avons mis en accès public ICI.
Nous rappelons que le projet consiste en :
- Extension de la piste d’atterrissage qui va passer de 1.400m à 1.799m
- Extension de l’aire de stationnement pour aéronefs qui va passer de 200x130m à 340×130
- Nouveau terminal qui va passer de 745m2 à 13.000m2 !
Un tel projet qui consiste à faire de Paros un hub pour les cyclades et attirera le plus probablement des investissements importants de tour-opérateurs, développeurs, hôteliers etc., peut potentiellement transformer radicalement le caractère de l’ile, y compris ses caractéristiques socio-économiques, où on verrait des intérêts externes prendre en main l’économie locale, et les communautés locales se marginaliser. Il sera à craindre que l’ile perde irrémédiablement ses capacités à devenir une destination touristique durable et de demeurer un lieu jouissant d’une bonne qualité de vie.
Il est à noter que les AdPA sont pour l’instant le seul représentant de la société civile de Paros à réclamer un débat public pour un projet de très grande envergure.
Un aéroport “international”à Paros? Cela fait peur. Pas de concertation ? Comme toutes les décisions importantes qui sont prises ici et ailleurs. Par exemple les éoliennes ?
Mais quel est le risque réel ? Comment allonger la piste et de combien de centaines de mètres ? Combien et quel types d’avions vont atterrir ? Paros ne sera pas Mykonos.
Quant à cette île elle perd chaque année de son authenticité. Les prix augmentent chaque année. On ne trouve presque plus de tavernes authentiques. Les restaurants multiplient les plats surgelés. Les constructions avec piscines olympiques se multiplient. Les plages sont sales. Les poubelles débordent en été. Les parkings payants se multiplient et les gratuits disparaissent (Naoussa cette année). Sur les plages publiques les propriétaires des villas alentours plantent en début de saison leurs parasols avec des pieds béton et privatisent ainsi la plage (Mikri Santa). Les plages privées s’étendent chaque année tout en augmentant les prix de 20%
Les habitants de l’île qui ne vivent que par le tourisme sont pour l’arrivée en nombre de ces derniers. L’aéroport international malheureusement va se construire et la poule aux oeufs d’or va mourir un jour.
Je viens régulièrement à Paros depuis 1979. J’ai vu de grands changements, mais hors saison, cette île a su préserver son authenticité. Déjà de trop nombreuses constructions, souvent inachevées et inoccupées, détériorent le paysage, mais la perspective d’un aéroport international sera pour moi la fin de ma venue sur cette île qui ressemblera à n’importe quel lieu touristique surchargé. Quel dommage et quel crève cœur!
Daniel Verstaete a totalement raison.
Je crains fort que nous ne fassions pas le poids face aux intérêts politiques et financiers…
C’est vraiment dommage pour Paros telle que nous l’aimons depuis 20 ans.
L’opinion exprimée le 10 mars 21 pose remarquablement bien le problème : l’extension de l’aéroport, décidée sans concertation réelle, constitue en réalité une mesure dont les conséquences, parfaitement analysée, sont considérables. La situation de paros va être bouleversée et Il est bien vraisemblable que la vie des habitants permanents deviendra très difficile.
Le problème est simplement de savoir comment combattre ce projet comment l’accompagner pour en diminuer les conséquences négatives.
L’absence de concertation, qui est une pratique désastreuse mais répandue partout y compris en France, démontre que le projet d’extension de l’aéroport correspond à des ambitions purement financières qui n’ont que faire en réalité de la beauté de PAROS, de la qualité de la vie, de l’environnement etc.
La seule vraie question est de savoir comment agir et nous sommes bien peu nombreux me semble-t-il pour être efficaces.
L’association a-t-elle les moyens relationnels et politiques d’intervenir dans le processus et dans le débat, je ne connais pas la réponse mais c’est la condition sine qua non de la possibilité de sauver quelque chose s’il est encore temps.