L’Archipel des Cyclades occupe une place très importante dans le bassin méditerranéen depuis les temps préhistoriques, comme il résulte des trouvailles (lames, pointes de flèche etc.) en pierre provenant des îles de Milos, de Yali (près de Nisiros) et d’Antiparos, dispersées dans tout le bassin méditerranéen, jusqu’aux Balkans et l’Europe centrale. Ces trouvailles confirment les relations commerciales des Cyclades avec l ‘ensemble du dit bassin. En effet, elles contrôlaient les routes maritimes en Méditerranée orientale. Depuis la Préhistoire, leurs habitants commerçaient en développant l’art de la navigation, comme le confirme d’autres trouvailles à Milos, Naxos, Keros, Myconos, Saliagos (datant du 5ème millénaire avant J.C.), tandis que Paros se profilait déjà comme centre de la civilisation cycladique depuis le 3ème millénaire avant J.C.
D’après les fouilles archéologiques on constate des liens commerciaux avec la Crète (2100-1580), le Péloponnèse, l’Asie Mineure et l’Egypte, aussi à la recherche de matériaux manquants.
Homère fait état d’expéditions de piraterie en Crète, en Chypre et en Asie Mineure, tandis que l’Iliade se réfère à la guerre menée par les Mycéniens pour piller la ville de Troie, sous le prétexte de l’enlèvement de Belle Hélène. L’Iliade mentionne l’enlèvement de Dionysos par des pirates Tyrréniens sur un cap de Naxos. Une vigne a alors poussé sur le mât où avait attaché le dieu, tandis qu’un lierre a commencé à envelopper le bateau, et Dionysos se transformant en lion dévora le capitaine. Les pirates sautèrent dans l’eau pour se sauver et Dionysos les transforma en dauphins, qui, depuis lors, suivent les navires en mer Égée…
Dans l’Odyssée, Ulysse est le grand navigateur qui retrouve Ithaque après 10 ans d’aventures sur les îles de la mer Égée, ce qui souligne l’envie explorateur des navigateurs Grecs de l’époque.
De son côté, Apollonius de Rhodes (295-215 av. J. Ch.) décrit l’expéditions des Argonautes sous Jason depuis Iolkos en Thessalie jusqu’à Colchide de la Mer Noire («Pont Euxin») pour acquérir la toison d’or. Il s’agit d’une expédition maritime dans un but affiché d’enrichissement.
Pendant la période archaïque, les Cyclades se développent rapidement. A Paros l’économie fleurit, surtout grâce au commerce du marbre, et l’île fonde ses propres colonies : Parion à Propontis (mer de Marmara), Thasos, ainsi qu’en Thrace : Neapolis (Kavala d’aujourd’hui), Krinides (Philippi), Skapti Yli, Hiona, Apollonia, Galipsos, Oisymi, en visant les mines d’or et d’argent à Thasos et au mont Paggaio. La sculpture et la céramique prospèrent à Paros et son savoir-faire circule avec le commerce. La construction navale innove par la création d’un nouveau type de petit vaisseau léger (le Paron), convertible en navire de guerre.
Sur l’îlot de Prepesynthos (actuellement Despotiko) on érige un sanctuaire d’Apollon, dont le culte y remonte au 9ème et 8ème siècle av. JC. pour se poursuivre jusqu’aux temps hellénistiques (150 avant JC.)
Les preuves de la présence de Paros pendant la Haute Antiquité sont, au-delà de ses colonies dans le Nord, les monnaies retrouvées en Asie Mineure, en Crète et en Egypte, tandis qu’en témoigne aussi le mythe du démon maritime de Paros, nommé Coeranos, reporté par Archiloque, Plutarque, Claude Elien, qui aurait rencontré des pêcheurs qui auraient capturé des dauphins et les aurait payés pour qu’ils les libèrent. C’est pourquoi, lorsque le navire a coulé enter Paros, Myconos et Syros, les dauphins ont sauvé seulement leur libérateur Coeranos.
Vers l’Epoque classique, les villes essayent de se défendre contre les pirates pillant leurs navires et leurs côtes et fondent des colonies en mer Egée, en mer Noire, en Italie du Sud et en Afrique. Elles essayent par des alliances de se prémunir contre l’envahisseur perse, qui bouleverse la mer Egée et détruisit notamment Naxos, alliée d’Athènes.
Selon Hérodote, (Livre IV), le vainqueur athénien de Marathon, Miltiades, demanda une flotte et voulut se venger de Paros qui aurait fourni un navire aux Perses. Il assiégea Paros et leur demanda une rançon pour partir sans les détruire. Le Pariens, qui avaient accumulé des richesses, dédoublèrent alors la hauteur de leurs murailles pendant la nuit; le siège dura 26 jours et Miltiade demanda à une prisonnière originaire de l’île que faire.
Travail collectif:
Ioannis Vassiliopoulos
Chercheur en histoire
Président de la Collection Othon Kapari
Ioannis Ir. Hatzopoulos
Archéologue
Prestataire à la Collection Othon Kapari
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