Le développement économique induit par l’essor du tourisme a une double dimension.
D’un côté, il a généré un revenu supplémentaire important permettant une prise en compte accrue des besoins matériels et en services de la population. Ce qui a expliqué la conversion de la population dans les activités liées au tourisme, au détriment des activités traditionnelles liées à l’agriculture ou à la pêche. Par ailleurs, les activités liées au tourisme (constructions, restauration, entretien des maisons et des jardins ou hôtels etc.) ont fait venir sur l’île une population allogène grecque ou étrangère.
D’un autre, s’il obéit à une stricte et simple logique marchande, ce développement se traduit aussi par des effets négatifs importants : surconstruction, saturations des routes, occupations excessives des espaces publiques, gestion plus compliquée des déchets et des eaux usées, diminution des espaces naturels et destruction du paysage traditionnel etc. Dans un premier temps, ces aspects négatifs ont été sous estimées voire négligés, y compris parce que leur impact temporaire était réduit aux courts mois touristiques.
Mais l’essor du tourisme s’est poursuivi, la période touristique s’est étendue, certains anciens visiteurs ont acquis des maisons et se sont installés sur l’île de façon plus durable. Il est de même des « travailleurs » du tourisme dont une partie s’est installée sur l’île.
Du coup, les dimensions négatives du tourisme intensif ont été mieux perçues comme irréversibles et ont donné lieu tout à la fois:
- dans un premier temps, à des réflexions critiques en faveur d’un développement durable, respectueux de l’identité Cycladique de Paros,
- également, à des puissants mouvements citoyens, par exemple celui du « Mouvement Citoyen de Paros», qui a mis l’accent sur l’occupation extensive, voire illégale des plages, –par les lits de plages et autres parasols des espaces publics–, étendus assez vite sur toute la Grèce,
- enfin, à une exigence des citoyens d’amélioration du cadre légal de l’occupation des sols et de sa prise en charge correcte par les autorités compétentes.
La surconstruction, le développement durable, l’importance de l’identité Cycladique de l’île sont devenus maintenant des sujets mieux perçus par la société. Ces sujets ont envahi le champs politique classique, notamment au niveau électoral. Il s’agit d’une évolution positive qui n’est toutefois qu’à ces débuts.
Pour être durable, cette évolution doit continuer à s’appuyer sur une prise de conscience et une mobilisation citoyenne. D’où l’importance de la poursuite du débat d’idées sur ces sujets, notamment celui qui concerne les limites à poser au développement marchand de la société pour défendre tous le biens communs.
De ce point de vue le mouvement citoyen n’a pas épuisé le sujet, loin il s’en faut.
Qu’en est-il des sentiers pédestres, si importants à la promotion d’un tourisme de qualité, mis en cause par des barrages illégaux ?
Qu’en est-il de la place dévolue aux trottoirs, non prévue et parfois occupée par des constructions ad hoc ?
Qu’en est-il des places publiques, des routes, occupées abusivement par des activités diverses ?
Mais au-delà de ces questions demeure la principale. Comment convaincre que le développement durable, ancré dans l’identité Cycladique, est essentiel pour un tourisme durable et le bien-être de la communauté ? C’est non seulement une approche nécessaire, mais aussi le seul moyen d’améliorer continuellement la satisfaction des besoins sociaux.
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