Le nouvel aéroport de Paros: l’accouchement difficile d’un grand projet

Le nouvel aéroport de Paros est maintenant une réalité et nous en réjouissons ! Pourtant la saga de sa réalisation a connu de nombreux rebondissements. Les «Amis de Paros» font appel à toutes les personnes qui ont été impliquées de nous faire parvenir leur témoignage, car ce projet qui rend notre île plus accessible et certainement plus prospère, est l’œuvre d’une vision commune. Nous commençons par le récit de Mr. Costas Argouzis, maire de Par os pendant les années 90.

Dès mon élection en tant que Maire en 1995 je me suis occupé du problème concernant le petit aéroport de Paros, dont l’extension de la piste (de 710 à 1200 m) était prévue dans le programme opérationnel de la Région Egée-sud. Cependant, cette extension affectait l’environnement du village d’Alyki et surtout limitait l’accessibilité de l’île en permettant seulement des vols internes.

C’est alors que le conseil municipal demanda à la Région le remplacement dudit aéroport par un nouvel aéroport plus grand avec une piste de 2000 m. Après l’accord des différentes autorités, l’emplacement choisi en 1996 serait celui entre Kampos et Voutakos avec orientation nord-sud. L’étude d’impact sur l’environnement fut approuvée en 1997.

Or, en cette même année des habitants de ces localités ont déposé un recours contre la décision au Conseil d’État (CdE) dont la jurisprudence apparaissait hostile envers les grands projets sur les petites îles en raison des risques engendrés pour leur développement durable. Entre-temps, profitant d’un report inopiné de l’audience, les ministères compétents, en concertation avec les autorités municipales, ont retiré la décision attaquée, ce qui a entraîné le non-lieu.

Ce développement laissa ainsi ouverte la perspective d’un nouvel aéroport lequel, afin d’éviter de nouveaux litiges, devrait se limiter à une piste de 1400 m. Cette décision fut aussi l’objet d’un recours administratif (devant le Ministère de l’Agriculture), cette fois-ci, sous invocation de la protection des papillons de Psychopiana. Une étude de l’Université de la Mer Égée a cependant réfuté cet argument et le projet a pu avancer en franchissant plusieurs obstacles bureaucratiques (études techniques, expropriations, attribution du marché public pour la construction de la piste à l’exclusion des bâtiments!!!) Heureusement Aegean Airlines s’y est finalement intéressé et s’est engagé à achever les travaux nécessaires jusqu’à la fin juillet 2016, afin que l’aéroport puisse enfin fonctionner. Les vols internes vers le nouvel aéroport sont effectués par des avions de 70 passagers, tandis que les liaisons avec l’étranger ne sont toujours pas assurées, a contrario des autres destinations touristiques comme Skiathos, Myconos et Santorin.

K. Argouzis
Ancien Maire de Paros

PS. L’autorité municipale a fait preuve d’un grand intérêt pour le projet qui a porté des fruits. Il en va de même pour l’autorité régionale de Paros-Antiparos, sans oublier la contribution de E. Papazoi lors du litige devant le CdE.
La contribution de l’entrepreneur-hôtelier V. Karpodinis demeure substantielle, mais c’est avec la signature du contrat de construction par l’ex ministre G. Ragoussis que débuta la fin de la saga de l’aéroport qui a duré au total 21 ans !