Paros a connu une croissance économique rapide au cours des dernières décennies en tant que destination touristique populaire. Il était naturel d’attirer une multitude de migrants économiques d’origine nationale et étrangère, mais aussi des visiteurs qui aiment l’île et s’y installent. En conséquence, le nombre d’écoles et le nombre des élèves ont augmenté. Jetons un coup d’oeil sur le “devenir” éducatif de l’île, avec toute la subjectivité qui distingue un tel exercice.
Nous partirons des facteurs qui nous rendent optimistes pour l’avenir. Dans les écoles de Paros, “l’interculturalisme” se déroule dans le respect mutuel et la coopération effective d’élèves ayant différences ethniques, culturelles ou religieuses.
Etant donnée l’absence d’écoles privées et d’éducation spéciale, tous les élèves coexistent harmonieusement, atteignant souvent un haut niveau de solidarité envers les élèves en difficulté socio-économique et intégrant les élèves ayant des “capacités spéciales”. De plus, l’orientation humanitaire des directeurs et du personnel éducatif de toutes les unités d’enseignement est évidente, car en collaboration avec les associations de parents d’élèves, et la société locale, se penchent avec un amour parental et soutiennent les élèves qui seraient aux prises avec des problèmes familiaux, psychologiques, économiques, etc. Un point positif est l’effort général déployé par les enseignants pour adopter des actions novatrices et se former de leur propre initiative, dans un cadre institutionnel difficile, qui offre peu de soutien financier ou autre. Comme actions indicatives on peut mentionner l’équipement des écoles en ordinateurs portables et projecteurs, le fonctionnement de bibliothèques scolaires avec des ressources propres, la création d’un musée scolaire, etc.
Il faut souligner que de nombreux étudiants des écoles de Paros, sont admis chaque année dans les universités et les établissements d’enseignement supérieur, poursuivent leurs études avec des diplômes de troisième cycle et de doctorat en Grèce et à l’étranger, et deviennent d’excellents scientifiques, ou entrepreneurs, etc.
Nous devons également reconnaitre la contribution à l’effort éducatif des clubs de danse, de théâtre, de sport, la bibliothèque municipale, etc., qui occupent de manière positive le temps libre des étudiants et constituent une pépinière d’artistes, d’athlètes, etc.
Cependant, tout n’est pas parfait. On peut mentionner les lacunes en matière d’infrastructures, par exemple, le lycée de Paros, d’une capacité de 300 étudiants, souffre de surpopulation et il est obligé de donner les cours dans de salles fort remplies ou dans des annexes en préfabriqué. Des problèmes similaires existent dans d’autres écoles. En général, il y a peu d’installations sportives, mais aussi des carences en équipements de base (par exemple, des pupitres n’ont pas été renouvelés depuis dix ans).
L’absence d’une école “spéciale” crée d’énormes problèmes, car les étudiants dans le besoin ne sont pas efficacement aidés et sont “bloqués” dans les écoles à orientation générale. Malgré les bonnes intentions de ceux impliqués, il manque également des bibliothèques bien organisées et les deux qui existent (lycée de Paros et lycée de Naoussa) ne sont pas bien pourvues en personnel.
Le développement touristique intense, le profit «facile», le style de vie aliénant qui en résulte, intensifient la dépréciation de l’école, des enseignants et, plus généralement, de l’institution d’enseignement.
Si nous prenons en compte les rigidités du système éducatif, qui ont été intensifiées par la crise économique (pénurie de personnel éducatif, etc.), l’orientation vers une culture de concours, la lutte pour l’obtention de la plus bonne note, les examens, le support réduit offert aux élèves non grecs (qui s’intègrent et apprennent la langue grecque de manière empirique et avec l’aide de leurs camarades de classe), nous percevons une dégradation de la notion de “l’école” dans la conscience de tous.
En outre, malgré les efforts des enseignants, il existe une carence en matière d’éducation relative à l’environnement et les élèves connaissent mal la longue histoire de la région et la recherche archéologique qui y a lieu (par exemple à la toute proche île de Despotiko). Les deux sont nécessaires pour façonner l’identité culturelle de la nouvelle génération et pour planifier le développement futur de l’île de Paros. Pour cela, il appartient aux parties impliquées et à la municipalité de Paros de développer du matériel pédagogique approprié et flexible pour systématiser leur enseignement.
En conclusion, malgré les faiblesses, nous pouvons être optimistes quant à l’avenir. Les actions des acteurs locaux et de personnes éclairées, le nombre de futurs scientifiques sortant de nos écoles, la cohésion de la société locale (démontrée par les actions culturelles), avec la contribution positive des enseignants dévoués, peuvent faire face à des situations négatives et créer un meilleur avenir pour l’île et pour notre pays en général.
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