Les constructions sur nos deux îles connaissent un développement significatif, accéléré par la perspective de l’agrandissement démesuré de l’ aéroport. Nos îles connaissent aussi un afflux de touristes encore plus important du fait de la saturation des capacités d’accueil de Santorin et Mykonos, voire de la dégradation relative du cadre de ces deux dernières îles. Du coup Paros (avec Antiparos) et Naxos deviennent les nouvelles destinations proposées plus massivement par les professionnels du tourisme et autres opérateurs internationaux.
De ce fait les problèmes connus en terme de circulation, de saturation des espaces publics, de ramassage et de gestion des déchets, d’approvisionnement en eau potable mais aussi en eau pour les cultures, de soins de santé pour ne citer qu’eux, se sont accrus rendant la tâche de la nouvelle équipe municipale de Paros, qui cristallise les espoirs d’amélioration de la population qu’elle soit locale ou allogène, plus difficile sinon sur certains aspects peut être impossible.
La nouveauté de la situation concerne l’apparition plus importante de nouveaux acteurs économiques qui investissent massivement à Paros en suivant une pure logique économique pas toujours regardante à l’environnement et au caractère cycladique de nos deux îles. Combinés, ces investissements ne peuvent tout simplement pas coexister avec l’environnement et l’identité cycladique de nos îles. Au moment où les acteurs locaux commençaient à percevoir les inconvénients d’un développement non régulé, voire incontrôlé, et de ce fait étaient prêts à mieux respecter le cadre naturel et culturel de nos îles, la venue d’acteurs économiques externes de l’île rend les choses plus difficiles pour peser dans le sens d’un développement durable maîtrisé.
Est-ce dire pour autant que rien ne peut plus être fait pour arrêter une marche en avant destructrice? Nous ne le pensons pas. L’élection d’une nouvelle équipe municipale, sensibilisée à la problématique du développement durable entretient l’espoir comme l’entretient aussi la mobilisation des citoyens qu’ils soient locaux ou allogènes en faveur d’une limitation de l’empreinte marchande sur l’espace public et la défense des biens communs. Enfin, la veille, l’attention et l’action citoyenne sont essentielles dans toutes leurs dimensions. L’adresse par exemple du monde associatif au conseil municipal pour que la loi limitant les nouvelles constructions uniquement aux terrains qui possèdent déjà un accès direct à une route publique légale soit de rigueur et donc interdire d’ouvrir à la fois des nouvelles routes et par la suite encore de nouvelles constructions qui saturent l’espace naturel, tout ceci constitue un très bon exemple des marges de manœuvre qui existent pour freiner « la marche effrénée du train vers l’abîme ».
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