Récemment, suite à la décision d’agrandir l’aéroport de Paros, il y a eu débat et des inquiétudes concernant les implications de ce projet. Voyons ce qui se passe réellement.
Le projet : Le projet est financé par le Programme Opérationnel “Y.ME.PER.A. 2014 – 2020 » avec le titre “Développement et amélioration des infrastructures du nouvel aéroport de Paros”. Le coût du projet s’élève à 46,2 millions d’euros (TVA incluse).
Si les travaux commencent au premier semestre de 2022, il pourra alors être achevé avant la période estivale de 2025.
Ce qui sera construit : Le nouveau terminal aura une surface d’environ 13.000 m² (l’actuel a une surface de 745 m²), Avec des espaces de stationnement, un réseau routier interne, une station d’épuration d’eaux usées, un avant-poste de sécurité, un aménagement de l’espace entre l’aéroport et le parking des avions.
L’équipement du terminal comprend : Un système de gestion des bagages, un système d’avis de vol, un système CUTE (Common User Terminal Equipment), qui réduit considérablement les files d’attente et la surpopulation lors de l’enregistrement des passagers (Ce système a été installé dans plusieurs aéroports du pays).
Avec la nouvelle extension, la piste d’envol atteindra une longueur de 1.799 mètres contre 1.400 mètres aujourd’hui.
Enfin, est prévue la construction d’une nouvelle tour de contrôle de 159 m² et construction d’une station de pompiers de 563 m².
De plus, une étude a été préparée pour la protection hydraulique des pentes du nouvel aéroport, pour la mise en œuvre de projets hydrauliques et d’asphaltage, projet considéré par la CAA, comme nécessaire pour des raisons techniques et environnementales. Avec la station d’épuration, sera augmentée la capacité de traitement et l’évacuation souterraine des eaux usées après traitement.
Objectif du projet : Offrir plus d’aisance et un meilleur service aux passagers. Offrir des opportunités pour attirer de nouveaux investissements dans le cadre du développement durable et de la protection de la physionomie locale. Améliorer la mobilité des résidents de Paros, qui vont avoir désormais un accès encore plus facile au continent, aux services de santé et aux autres services « centraux ». Ils bénéficieront également d’un accès direct vers des destinations à l’etranger (Européennes ou à d’autres pays voisins hors Europe).
Les avantages du nouvel aéroport comprennent l’augmentation de l’emploi local avec les nouveaux emplois qui seront créés à la fois pendant la construction du projet et ensuite pendant l’exploitation de l’aéroport.
Aussi l’augmentation de la valeur de l’immobilier et l’augmentation de la production de produits locaux.
Les objections : La principale controverse repose sur la crainte d’un tourisme excessif qui mettra à rude épreuve les infrastructures existantes.
Les routes ne supporteront pas une charge supplémentaire, il n’y aura pas assez d’eau et d’électricité, le volume d’ordures deviendra ingérable et les systèmes égouts et d’épuration ne supporteront pas autant de volume d’eaux usées.
L’absence d’hôpital général deviendra encore plus prononcée.
L’ile sera fatalement transformée en nouvelle « Mykonos » et la vie des habitants s’en trouvera dégradée.
A partir du moment où les avions charters “Pourront descendre”, de grandes stations touristiques seront construites pour accueillir un tourisme de masse.
Avec la facilité du transport aérien, il y aura plus d’intérêt pour l’achat ou la construction de nouvelles maisons, ce qui entraînera la construction immobilière incontrôlée sur l’ensemble de l’île.
Le projet est une décision de l’État (Grec) et servira des intérêts qui ne correspondent pas aux intérêts locaux.
Les riverains de l’aéroport sont préoccupés et craignent l’augmentation des nuisances sonores.
Examinons ces objections : Les nombre des lits des hôtels de l’île étant donné, le nombre de visiteurs n’augmentera pas.
Au contraire, il y a de fortes probabilités qu’elles diminuent et de fait, sans l’intervention extérieure, le marché se régulera tout seul.
Selon les données SETE, sur le nombre total de visiteurs en Grèce, 10 % laissent 30 % du chiffre d’affaires, ce sont les dits « haut de gamme ». D’une certaine manière, plus les services fournis sont élevés, plus le nombre de visiteurs est faible.
Paros est l’endroit idéal pour les visiteurs « haut de gamme » (En anglais « High end »). Et mis à part les « haut de gamme » qui cherchent un certain luxe, il existe également les « alternatifs ». L’île peut satisfaire tous ces deux types de visiteurs.
Le nouvel aéroport entraînera un niveau élevé d’investissements dans l’hébergement, les services, la restauration et il y aura une demande pour des produits locaux “haut de gamme”.
En ce qui concerne la construction immobilière, elle est une réalité, mais elle se fait aussi en ce moment sans l’aéroport. Si on examine le plan sur l’Urbanisme Général qui est valable pour l’île à partir de mai 2012, nous aurons quelques indications.
Le plan permet la construction d’hôtels de 4 ou de 5 étoiles jusqu’à 80 lits dans un domaine de 15 acres et plus. C’est là que le mythe de la construction de grandes stations touristiques est démenti. Quant aux maisons construites hors plan d’urbanisme, un prérequis est d’avoir un terrain ayant au moins 8 hectares (Ou par dérogation 4 hectares dans les terrains à bâtir basés sur le découpages des terres selon l’ancien plan). Et existent également deux types de “zones”, celle où on peut construire une habitation de 100 m². plus 20 m²comme semi-couvert, fait avec maçonnerie porteuse en pierre et une zone où on peut construire une habitation de 280 m². Dans toutes les deux “zones”, le sous-sol, l’étage et la piscine ne sont pas autorisés.
De plus, en limitant les découpages, les choses deviennent plus difficiles, par ex. on peut posséder 50 acres et construire 100 m². plus 20 m² semi-couvert, sans sous-sol, premier étage et piscine. (Sans pouvoir découper le terrain, disons, en parcelles de 8 acres).
Et existent également des zones d’utilisation des terres qui protègent la production agricole.
On constate qu’en ce moment sur l’île, peu de nouveaux hôtels sont en construction, et au contraire beaucoup sont en rénovation. Il y a très peu de lits qui seront ajoutés et beaucoup qui seront améliorés. Et à titre d’exemple, si 100 nouveaux hôtels pourraient être construits demain, nous aurions 8.000 nouveaux lits. Plus que ceux créés au cours des 40 dernières années. Selon ELSTAT, en 2018, il y avait sur Paros 4 hôtels à 5 étoiles, avec 211 chambres et 411 lits. On voit ici la pauvreté des services d’hébergement.
L’eau est suffisante et provient d’environ 750 puits et de 2 usines de dessalement qui seront encore renforcées avec deux nouvelles à Paroikia.
L’électricité est également suffisante, puisque l’île est déjà connectée au continent. Le réseau routier est le meilleur et le plus étendu des Cyclades, le seul problème étant le périphérique de Paroikia, qui à un moment donné trouvera également sa solution.
Il y a trois stations de traitement biologique des eaux usées qui seront encore améliorés, mis à niveau vers un traitement tertiaire et ainsi les eaux usées qui seront traitées seront adéquates pour un usage d’irrigation.
Paros a une décharge de déchets solides et une étude pour une deuxième cellule a été soumise pour financement.
Paros n’est pas mal placée relativement à la gestion des déchets solides. La situation sera améliorée avec deux Points Verts et une Station de Traitement des Biodéchets (BWW).
Les études ont été soumises pour financement.
(Les Points Verts (PV) sont des zones délimitées et paysagées, dotées d’infrastructures et d’équipements d appropriés où les matériaux recyclables, collectés séparément, tels que le papier, le verre, les métaux, les plastiques, les textiles, les huiles alimentaires ou les objets usagés, les équipements, les meubles, les équipements électriques et équipements électroniques. Tous ces matériaux sont par la suite destinés au le recyclage ou à la réutilisation). Ils ont également la capacité de collecter les résidus verts (branches, élagage, feuilles, etc.).
Concernant le recyclage, il existe un Centre de Tri de Matières Recyclables (KDAW).
En ce qui concerne le nombre de visiteurs, au plus haut de la haute saison, les bateaux transportent environ 23.000 visiteurs par jour et les avions environ 1.500.
Par conséquent, nous avons un total de 25.000 visiteurs.
Avec la modernisation de l’aéroport, le transport aérien pourrait passer à 5.000 passagers par jour.
Notons que l’île n’est pas un état indépendant et appartient à un tout, au territoire grec. Elle a des droits et des obligations et fait partie de la planification nationale et suit des lois de l’État. Imaginons à quoi ressemblerait le pays si la société civile déciderait pour l’aéroport de Athènes ou le port du Pirée, ou les grands hôpitaux d’Athènes, ou pour les autoroutes comme la « Egnatia Odos » etc.
J’ai laissé pour la fin le grave problème qui va se poser avec les nuisances sonores et les problèmes que cela va apporter aux riverains de l’aéroport.
Il est certain que des mesures doivent être prises pour pallier le problème de ces nuisances.
Conclusions : La taille du projet et son impact pourra accélérer la mise en œuvre de projets d’infrastructures nécessaires et pourrait réorganiser le marché touristique de l’île.
Le nouvel aéroport peut inverser la voie vers un hypertourisme catastrophique et va améliorer la situation actuelle.
Il prolongera la saison touristique et ainsi on pourra avoir une répartition plus rationnelle des visiteurs, et de cette manière l’Autorité Municipale fera une meilleure planification de ses services.
Il est certain que le projet aura un impact bénéfique et va aider l’ile d’aller de l’avant et de laisser derrière elle le modèle obsolète qu’elle se propose jusqu’à aujourd’hui.
Paros a toutes les caractéristiques pour emprunter la voie du “tourisme alternatif” cosmopolite et de « haut de gamme ». L’endroit pourrait être choisi comme résidence permanente pour ceux qui possèdent des maisons sur l’île, afin d’augmenter le nombre de résidents permanents.
En plus elle pourrait attirer plus de « nomades numériques ».
Alors peut-être nous pourrions envisager la construction d’un hôpital.
Nous devons également garder à l’esprit que l’île vit du tourisme et que certains jours au sommet de la saison touristique on aura une forte présence de visiteurs.
Mais il faut montrer un peu de patience quand il s’agit de la prospérité de l’île.
Ce qui est certain, c’est que les caractéristiques culturelles et sociales de l’île,
l’aident à ne pas devenir une nouvelle « Mykonos » ni une « Amorgos » ou « Kimolos ». Ceux qui rêvent d’une telle approche ne la verront pas se réaliser.
Sources: ELSTAT, SETE, Service de l’aviation civile (YPA), Ministère de l’Intérieur, Programme “ANTONIS TRITSIS”, Municipalité de Paros, DEYAP.
GUILLUCQ Nicole says
Does Mr Kousiaftis live in Paros? Being given his job as an architect specialized in luxury properties, I easily understand that he finds only advantages to the airport extension project! All the potential drawbacks are quickly put aside. I foresee long years before all the announced improvements become reality. In the meantime we’ll still have to cope with the present problems : traffic jams, water and electricity shortage , wild wastes… Sorry I have not been convinced by this idyllic picture!
A friend of Paros
David Howson says
Sadly Nicole the people of Páros appear to want this, and those with holiday homes are against it. We only have a holiday home on Páros , we see the issues elsewhere in the world where footfall is considered paramount and note the frailties of the existing infrastructure in place on Páros in particular, Medical.
The prospect of the extension, and the arrival of the projected 28,000 additional visitors BEFORE upgrading the infrastructure is not a pleasant thought.
That said it is a decision the island residents should make.
Defroyenne says
Thank you for informatios we are living 4 months inParos