Le métier d’agriculteur est rude, aujourd’hui comme hier. Comme chacun de vous le sait, le premier poète lyrique européen, Archiloque, est né ici au 7e siècle avant notre ère. Parmi les fragments que l’on a conservés de son oeuvre figure cette phrase terrible : « Laisse là Paros, ses tristes figues et cette vie qu’il y faut tirer des flots. » (Έα Πάρον και συκα κεîνα και θαλάσσιον βίον)1. Elle dit en quelques mots combien sont difficiles les métiers d’agriculteur et de pêcheur. C’est l’époque où les temps sont durs et le sol ingrat, et où il faut aller chercher fortune ailleurs, à Thassos en l’occurrence, où les Pariotes établissent une colonie. Certes, aujourd’hui, l’époque est différente. Mais comment ne pas entendre l’écho de cette plainte quand on sait combien les siècles qui nous en séparent ont vu, en dehors d’un âge d’or, la pauvreté et la famine ravager cette île que nous aimons tant…
L’agriculteur, c’est cet homme ou cette femme qui se penche à longueur d’année sur le sol pour en faire naître de quoi nourrir sa famille et ces concitoyens. En Grèce, depuis toujours, l’agriculture paysanne a ainsi été très valorisée. En tout cas, jusqu’il y a peu. Aujourd’hui, le regard est plus nostalgique.
Les citadins considèrent ce métier comme un autre monde, qu’ils ignorent, qu’ils idéalisent ou qu’ils fuient. Ils savent peu combien ce métier, traditionnel s’il en est, a évolué. Particulièrement durant le dernier demi-siècle. En Europe, avant la Seconde guerre mondiale, une personne sur quatre travaillait encore dans l’agriculture ; aujourd’hui, c’est une sur vingt-cinq, soit à peine plus de 10 % des actifs.
Pendant ces cinquante ans, le métier est passé d’un modèle patriarcal à un modèle familial. Puis, dans les années ’80, on a vu le conjoint exercer un métier entièrement différent. Etre agriculteur aujourd’hui, c’est se réaliser pleinement sur base d’un choix, et non d’un héritage ou d’une filiation. Même les fils d’agriculteur exercent ce choix : continuer l’exploitation ou choisir une autre voie.
Mais il est intéressant de noter que, même si les héritiers d’un domaine ont plus de chance d’exceller rapidement, le regain d’intérêt pour le métier d’agriculteur est visible un peu partout en Europe chez les jeunes. Et un tiers de ceux qui s’installent ne sont pas issus du secteur. Il n’est pas impossible que les préoccupations écologiques influent sur ce choix.
Car le développement durable marque une étape essentielle pour l’agriculture. Les méthodes traditionnelles, plutôt que la culture extensive, comme la rotation des cultures, n’épuisent pas les sols et favorisent la biodiversité.
Il ne s’agit pas d’un retour en arrière, à une époque où le revenu des agriculteur était faible (aujourd’hui il tend à s’aligner sur celui des autres métiers, en tout cas pour les ouvriers). Il s’agit de cultiver la nature en la respectant.
Cette question est cruciale en Grèce, où la structure du secteur est très spécifique. D’une part, ici, c’est 22 % de la population active qui y travaille ; d’autre part, les exploitations y restent –peut-être avec bonheur– assez petites : 4 hectares en moyenne contre 13 dans l’Union européenne ; enfin, la balance entre les pratiques anciennes et une modernisation correspondant à l’évolution sociale et sociétale est encore en cours.
Le résultat est certes un faible niveau de compétitivité et surtout une faible capacité d’exportation, ce qui donne une balance commerciale déficitaire. Or le pays, et particulièrement les îles, pourraient conquérir les marchés extérieurs avec un peu plus de solidarité et d’esprit d’entreprise appliqués à la production de produits de qualité écologique.
Daniel Tacet, journaliste français qui vivait à Paros, évoquait avec tendresse, dans son livre «Un monde sans paysans», «Spiro, ce petit agriculteur de Paros, qui fait son fromage et vend ses tomates, ses courgettes et ses concombres sur le marché du port de Paroikia». C’est beau ! Cela doit pouvoir être conservé. Mais cela n’est pas suffisant.
Comment les vins grecs, qui sont devenus excellents, certains ayant le niveau des espagnols ou des chiliens, ne sont-ils pas disponibles dans les caves des grands magasins allemands, français ou hollandais?
La nouvelle génération d’agriculteur a devant elle un objectif parfaitement atteignable, si les acteurs économiques (banques et autres) et politiques (avec les administrations) jouent, eux aussi, leur rôle promotionnel.
Ces jeunes agriculteurs ont, bien entendu, de multiples défis à relever pour y arriver. L’un de ceux-ci est la conscience écologique, alors que, jusqu’à aujourd’hui, peu de paysans grecs sont vraiment au fait des problèmes d’environnement, particulièrement quand ils cultivent en plaine. Ainsi, l’excès de l’usage d’azote en automne, où se concentre la moitié de l’épandage, est très dangereux pour la nappe phréatique en cette saison où il commence à pleuvoir. Un autre est de tomber dans la facilité, en particulier pour obtenir des subventions européennes. On a vu, par exemple, que la culture du safran, qui rapporte beaucoup mais qui est physiquement très pénible, a presque disparu au profit de plantations d’abricotiers et autres fruitiers qui sont subventionnées à l’arbre, et non au fruit, et qu’on laissait presque à l’abandon une fois la prime encaissée. Heureusement, il semble qu’on voit revenir le safran à la faveur… de la crise.
Par ailleurs, il est aussi important de bien comprendre les multiples interactions d’une activité agricole authentique et locale avec d’autres dimensions économiques, culturelles et environnementales de l’île. Les cultures en terrasses, les oliveraies, les magnifiques paysages cultivés sont un des ingrédients du charme spécifique de Paros. Ils sont le résultat de siècles d’un dur labeur. Abandonner cela ne serait pas seulement perdre une carte postale, mais aurait aussi de lourdes conséquences économiques.
Ainsi, par exemple, la croissance inconsidérée du nombre des restaurants fast-food impliquerait l’importation de produits standardisés par les chaînes de franchiseurs, ce qui impacte les comptes nationaux, comme d’ailleurs l’apparition de grandes surfaces internationales qui importent quasiment toute leur marchandise, achetée avec une terrible pression sur les marges pour être vendue sous marque propre, écrasant ainsi les producteurs locaux. A l’inverse, l’enseigne grecque Atlantik offre à l’Union des associations agricoles (Enosi Agrotikon Synetairismon) un de ses plus importants débouchés ; son éventuelle disparition l’en priverait, à un moment où elle est elle-même en difficulté.
On assiste pourtant au spectacle de voir les cuisiniers de certaines tavernes populaires faire leur course dans ces enterprises internationales pour y acheter des tomates calibrées amenées des Pays-Bas, de Belgique ou même d’Argentine, pour les servir à des touristes qui croyaient savourer les produits du cru. Car il ne faut pas oublier que la cuisine grecque est un élément majeur de la culture hellénique. Le professeur Susan Tennant, dont la classe de la School of Information of Indiana University a présenté récemment ici un film sur l’agriculture de Paros et ses liens avec le tourisme, indiquait à cette occasion qu’elle ne connaissait pas le goût d’une tomate avant d’avoir dégusté celles que produisent les petits fermiers de notre île… Kosta Eringkoglou, le patron à Bruxelles d’un des meilleurs restaurants grecs du monde, selon le New York Times, n’arrête pas de plaider pour cette authenticité des produits locaux qui sont au coeur de la gastronomie grecque. Abâtardir cette qualité et cette authenticité pourrait, au final, miner une des raisons qui conduisent les touristes vers notre archipel. Or, Dieu sait combien on en a besoin de ces voyageurs, qui alimente une part essentielle de nos revenus.
Maintenir une agriculture équilibrée et contenir le surdéveloppement de la construction résidentielle à Paros est l’un des objectifs des Amis de Paros. L’Union européenne soutient d’ailleurs activement de telles démarches. Soutenir les agriculteurs de Paros, c’est dire à quel point on sait qu’une part importante de l’avenir de notre pays et notamment celui de notre île est entre leurs mains, combien ils contribuent au maintien du caractère unique de notre Île et que nous croyons que leur vocation est fondamentale pour chacun de nous. C’est émettre un espoir. Ils ne sont pas seuls à devoir l’assurer, mais sans eux il y aurait moins de beauté dans notre univers quotidien.Les Amis de Paros soutiennent l’amélioration des paysages urbains.
Στην ετήσια εκδήλωση των ΦτΠ του 2010 διακρίθηκαν οι Νέοι Αγρότες της Πάρου. Τιμώντας τους νέους αγρότες οι ΦτΠ θέλησαν να επισημάνουν τη σημασία της δράσης τους για το μέλλον των νησιών μας καθώς επίσης και τη σημασία της συμμετοχής των αγροτών στην διατήρηση του Κυκλαδικού χαρακτήρα του νησιού. Όπως τόνισε ο Πρόεδρος των ΦτΠ, Γιώργος Βλαντάς στην εισαγωγή του, «το αγροτικό επάγγελμα είναι αναγκαίο όχι μόνο για να τραφούμε αλλά και για την διαμόρφωση και την συντήρηση του περιβάλλοντος. Συγχρόνως η αγροτική δράση ευνοεί την ανάπτυξη του τουρισμού και των συναφών δραστηριοτήτων».
Local farming and its relationship with the local economy and the character of Paros are a key issue addressed by the FoP. The 2010 annual event of FoP, which took place at the AGROKIPIO (agricultural garden of Paroikia) was devoted to the young farmers of Paros in recognition of the significance of their activities for the balanced development of the island and their contribution to the maintenance of the agricultural landscapes and the Cycladic character of the island.
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