Il est sûr qu’on ne peut nulle part réaliser tous les projets en même temps, parce que les ressources sont limitées et il faut fixer des priorités. Dans notre pays nous souffrons cependant souvent d'”avdéritisme”, puisque, comme les habitants d’Avdères, ancienne ville de Thrace, nous construisons des fontaines d’abord et pensons à l’approvisionnement en eau par la suite. C’est ainsi qu’on commente de nouvelles infrastructures, des restaurations et des prix octroyés, avant de s’assurer d’abord de l’existence des conditions nécessaires aux activités dont notre île espère vivre.
Je me réfère d’abord à l’ouvrage semi-fini de la désalinisation, dont la centrale semble être construite à Parasporos, ainsi que le réservoir à Petaloudes, mais qui, malgré l’étude de faisabilité initiale, n’a jamais été parachevé par la connexion des deux ouvrages et sa mise en fonctionnement. On a même entendu que le fonctionnement d’un ouvrage similaire à Naxos aurait été interrompu faute de pièces de rechange (à vérifier). Tandis que les Israéliens ont converti le désert en jardins de coopératives (Kibboutz) et nous exportent leurs marchandises, nous laissons les champs de Paros s’assécher, en épuisant la nappe phréatique par des puits qui finissent par fournir de l’eau semi-salé et en condamnant les dernières activités agricoles que les quelques agriculteurs restants y exercent encore. Nous nous montrons ainsi indifférents au changement du caractère de l’île, qui s’appuie de plus en plus au tourisme, plus facilement rentable, et à la construction sur les quelques parcelles qui restent encore libres à des fins urbanistiques ou touristiques.
Mais même pour ce dernier usage, l’auto-suffisance de l’île en eau est un objectif à poursuivre, comme elle a été acquise sur d’autres îles. Il est dommage que, malgré l’argent dépensé par l’UE, cet ouvrage qui assurerait des bénéfices à long terme pour l’activité économique et son autonomisation n’ait pas avancé et soit laissé à l’abandon. On se demande au bénéfice de qui? Et ceux qui invoquent l’argument du fonctionnement énergivore des centrales de désalinisation ne devraient-ils pas examiner leur combinaison à des énergies renouvelables (solaire/éolienne/hydraulique) qui se propagent à grands pas dans toute l’Europe? Pourquoi ce qui est fait ailleurs ne se fait-il pas à Paros?
Et pour ne pas oublier la petite Antiparos, dans notre voisinage immédiat et en interdépendance avec Paros, qui connaît un épanouissement touristique sensationnel avec un afflux massif de touristes pendant l’été, il est étonnant qu’elle ne dispose pas de centrale de traitement des déchets et des eaux usées. Quand tant de touristes la visitent en été et les commerçants couvrent les égouts de la rue marchande pour dissimuler les mauvaises odeurs, ne devrait-on pas programmer un traitement des eaux usées pour Antiparos au plus vite? Cela ne serait pas seulement au bénéfice d’Antiparos, mais de Paros également, puisque les vents de l’ouest apportent souvent des détriments et résidus de toute sorte à la côte est de l’le.
Des choses évidentes, des projets d’importance vitale qui devraient être des priorités, avant l’accueil des touristes et avant la mise en valeur de localités et de sites. Qu’ils soient réalisés maintenant, mieux vaut tard que jamais.
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